• Conseil de Sécurité du 6 août 2013: Déclaration du Ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba au nom de la Présidence Pro Tempore de la CELAC.

     

    Déclaration de M. Bruno Rodríguez Parrilla, Ministre des Relations Extérieures de la République de Cuba, au nom de la Présidence Pro Tempore de la Communauté des États Latino-Américains et Caribéens (CELAC), à la session du Conseil de Sécurité du 6 août 2

     

    Madame la Présidente

    Permettez-moi tout d’abord de vous remercier, vous-même et le gouvernement de la République argentine, d’avoir invité la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC), que Cuba s’honore de présider, à participer pour la première fois aux débats du Conseil de sécurité.

    L’histoire de l’Amérique latine et des Caraïbes a changé. À deux cents ans de notre indépendance, l’idéal de Bolívar : « La Nation de républiques » et de Martí : « Notre Amérique », se consolide.

    Aussi nos chefs d’Etat et de gouvernement ont-ils décidé « que, conformément au mandat originaire de nos libérateurs, la CELAC facilite l’intégration politique, économique, sociale et culturelle par un sage équilibre entre l’unité et la diversité de nos peuples, afin que ce mécanisme d’intégration régional soit l’espace idéal où s’exprime notre riche diversité culturelle et où se réaffirment par ailleurs l’identité de l’Amérique latine et des Caraïbes, leur histoire commune et leurs luttes incessantes pour la justice et la liberté » (Déclaration de Caracas, § 21).

    Ils ont aussi décidé ce qui suit: « Tout en reconnaissant le droit de chaque nation de construire en paix et librement son propre système politique et économique, dans le cadre des institutions correspondant au mandat souverain de son peuple, le dialogue, les échanges et les négociations politiques qui seront lancés au sein de la CELAC devront se fonder sur les valeurs et principes communs suivants : le respect du droit international, le règlement pacifique des différends, la prohibition du recours ou de la menace de recours à la force, le respect de l’autodétermination, le respect de la souveraineté, le respect de l’intégrité territoriale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, la protection et la promotion de tous les droits de l’homme et de la démocratie » (Déclaration de Caracas, § 23).

    L’Amérique latine et caribéenne s’est proposée « d’avancer en carré serré, tel l’argent aux racines des Andes ».

    Nous nous sommes dotés d’institutions qui nous permettent de promouvoir l’unité dans la diversité ; de nous intégrer et de coopérer ; de discuter nous-mêmes des questions qui sont nôtres ; et de nous solidariser les uns avec les autres pour régler les graves problèmes qui pèsent encore sur l’Amérique latine et les Caraïbes. Nous nous proposons de nous développer, de vivre en paix, de protéger la dignité humaine, de préserver et d’enrichir notre culture.

    Nous nous félicitons que la CELAC se dote graduellement de visions communes en matière de développement social, d’éducation, de santé, d’environnement, d’énergie et de finances, entre autres secteurs, et qu’elle s’apprête maintenant à travailler collectivement dans les domaines de la coopération, du désarmement nucléaire, du combat contre la corruption, de l’agriculture, de la science et de la technologie.

    Je rends hommage au président Hugo Chávez Frías, l’un des fondateurs et des principales chevilles ouvrières de la CELAC, dont je sens la présence parmi nous.

    Madame la Présidente

    En fondant la CELAC, nos chefs d’Etat et de gouvernement ont réitéré « leur attachement à la construction d’un ordre international plus juste, équitable et harmonieux, fondé sur le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, dont l’égalité souveraine des Etats, le règlement pacifique des différends, le respect de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats » (Déclaration du Sommet de l’unité, § liminaire).

    Ils ont réaffirmé « leur attachement à la défense de la souveraineté et du droit de chaque Etat à construire son propre système politique, sans menaces, agressions ni menaces de coercition unilatérales, dans un climat de paix, de stabilité, de justice, de démocratie et de respect des droits de l’homme » (Déclaration du Sommet de l’unité, § liminaire).

    Ils ont exprimé leur conviction que « l’unité et l’intégration politiques, économiques, sociales et culturelles de l’Amérique latine et des Caraïbes constituent… une nécessité pour relever avec succès les défis qui nous sont lancés comme région » (Déclaration de Caracas, § 7). Et ils ont décidé « de promouvoir et de faire entendre la voix concertée de l’Amérique latine et des Caraïbes lors de la discussion des grands thèmes et dans le positionnement de la région devant des événements importants à des réunions et conférences internationales de portée mondiale, ainsi que dans le dialogue avec d’autres régions et pays » (Déclaration de Caracas, § 9).

    Ils ont de même réitéré que « la CELAC est un mécanisme important pour promouvoir les intérêts des pays en développement dans les organismes multilatéraux, pour raffermir notre capacité de réagir d’une manière coordonnée aux défis de notre monde en proie à une profonde transformation économique et politique », et ils ont renouvelé « leur engagement de consolider la CELAC pour promouvoir et projeter les intérêts et les préoccupations de l’Amérique latine et des Caraïbes relativement aux principaux points de l’ordre du jour international », ainsi que « de concerter et de coordonner leurs positions, chaque fois que possible, à des réunions et conférences internationales de portée mondiale ». A cet égard, « ils ont mis l’accent sur le travail qu’ont réalisé les représentants permanents des Etats membres de la CELAC devant l’Organisation des Nations unies, lesquels ont concerté un mécanisme interne de participation conjointe aux débats des différentes commissions où la CELAC a présenté sa position consensuelle. Ils se sont donc engagés à raffermir ce travail de concertation aux différents sièges des Nations Unies, y compris en lançant des initiatives conjointes sur des questions intéressant la région » (Déclaration de Santiago-du-Chili, § 41).

    La CELAC a présenté à plusieurs reprises aux Nations Unies sa vision commune sur certains des principaux problèmes auxquels se heurtent le maintien de la paix et de la sécurité internationale, ainsi que la protection des conflits.

    En ce qui concerne les efforts de maintien de la paix consentis actuellement par les Nations Unies, la CELAC estime que, pour installer la stabilité à long terme et prévenir l’éclatement de conflits, il faut raffermir dans une perspective stratégique, intégrale et coordonnée, la présence des Nations Unies sur le terrain, non seulement en matière de maintien de la paix – ce qui est essentiel – mais encore en renforçant les institutions nationales, en lançant des actions de relèvement et en promouvant le développement économique et social dans les zones de conflit. A cet égard, la CELAC prône davantage d’interaction et de coordination entre les Etats membres et tous les organes pertinents des Nations Unies. Les organisations régionales et sous-régionales ont un rôle clef à jouer conformément au chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. En ce sens, la CELAC reconnaît en  particulier la contribution de l’Union africaine qui s’est avérée très utile dans certaines opérations de maintien de la paix, sa coopération venant compléter les efforts consentis par les Nations Unies.

    La CELAC estime qu’aucune paix durable ne peut s’instaurer en marge du développement et sans combat contre la pauvreté, la faim et l’inégalité. C’est sur ce principe que se fondent la solidarité et la coopération des membres de la CELAC envers notre nation sœur d’Haïti, dont le rôle héroïque qu’elle a joué dans l’indépendance des pays de la région continue d’inspirer nos efforts d’intégration. Tout en reconnaissant le rôle fondamental que jouent les Nations Unies en Haïti à travers leur Mission de stabilisation (MINUSTAH) et les efforts que consent la communauté internationale pour appuyer ce pays, la CELAC réaffirme que ces efforts ne seront efficaces que dans le cadre d’un projet durable à long terme sous la direction et le leadership du gouvernement haïtien et dans le plein respect de sa souveraineté.

    L’heure est venue que notre région contribue à l’« équilibre du monde » en faisant sentir le poids de ses presque six cent millions d’habitants qui aspirent à des chances égales, de ses énormes richesses naturelles sur lesquelles nous exercerons notre souveraineté permanente, de ses potentialités économiques, même en pleine crise économique mondiale, de sa culture ancestrale extraordinaire et de la volonté irréductible de nos peuples d’instaurer la paix, le développement, la justice et le progrès.

    Nous nous félicitons que de nombreux pays et de nombreuses organisations aient trouvé dans la CELAC un interlocuteur valable avec l’Amérique latine et les Caraïbes.

    Nous nous réjouissons que la Communauté des Etats latino-américains et caribéens puisse participer à ce débat du Conseil de sécurité. La CELAC a commencé à intervenir à l’ONU ¬¬comme une force unie. Nos positions communes sur de nombreux thèmes intéressant la communauté mondiale sont une annonce de nos possibilités.

    La CELAC a affirmé à son Premier Sommet : « …nous renouvelons l’attachement de nos pays au multilatéralisme et à une réforme intégrale du système des Nations Unies, et à la démocratisation des instances de décision internationales, en particulier le Conseil de sécurité » (Déclaration de Santiago-du-Chili, § 42.)

    L’Amérique latine et les Caraïbes sont une zone de paix exempte d’armes nucléaires. La CELAC possède une position unanime sur des thèmes importants de l’ordre du jour international, comme, par exemple, la réclamation légitime de l’Argentine quant à la dispute de souveraineté sur les îles Malvinas et l’appel au désarmement nucléaire. Intervenant au nom de la CELAC, je ne dois rien dire de Cuba qui lutte.

    Nous devons maintenant aller de l’avant. Qu’aucune différence ne nous arrête. Restons unis. Que rien ne nous empêche d’honorer le legs des Libertadores de Notre Amérique.

    Je vous remercie.

     

    Source: http://www.cubaminrex.cu/es/declaration-de-m-bruno-rodriguez-parrilla-ministre-des-relations-exterieures-de-la-republique-de-0


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  • Cristina Fernandez se reunira ce lundi avec Ban Ki-moon à l’ONU

     

    Caracas, 04/08. AVN.- La présidente de l’Argentine, Cristina Fernandez, se réunira ce lundi avec le secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, au siège des Nations Unies à New-York.

    La présidente sera accompagnée de son ministre des affaires étrangères Hector Timerman dans cette première rencontre suite à l’accession de l’Argentine à la présidence tournante du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui s’étendra jusqu’en septembre.

    Un débat est prévu mardi au sujet de la coopération entre les Nations Unies et d’autres organismes, avec la participation de représentants de la Communauté des Etats Latino-Américains et de la Caraïbe (CELAC) et de l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR).

    L’agenda de la présidente Fernandez inclut la lecture du communiqué du Marché Commun du Sud (MERCOSUR) au sujet de l’injustice vécue par le président de la Bolivie, Evo Morales, lorsque des pays d’Europe ont empêché que son avion traverse leur espace aérien suite aux soupçons qu’il pourrait transporter l’ex–agent de la CIA, Edward Snowden, qui est recherché par les Etats-Unis.

    L’Argentine a été élue comme Membre non-permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour la période 2013-2014 avec le soutien unanime des pays d’Amérique Latine et de la Caraïbe.

    AVN 04/08/2013 15:10

    Traduction : Luis Alberto Reygada pour Le Grand Soir

    Source : http://www.avn.info.ve/contenido/cristina-fern%C3%A1ndez-se-reunir%C3%...

    * http://www.avn.info.ve/contenido/cristina-fern%C3%A1ndez-se-reunir%C3%...

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  • Les Etats-Unis intensifient leurs actions de blocus contre Cuba - Communiqué du MAE Cubain

     

    Ces dernières semaines, les Etats-Unis ont redoublé ses actions de blocus contre Cuba en utilisant son fer de lance, le Bureau de Contrôle des Actifs Etrangers (OFAC pour son sigle en anglais) du Département du Trésor.

    Le 28 juin dernier, le dit Bureau a donné une amende à une des banques les plus importantes d'italie, la Intesa Sanpaolo S.p.A. En l'obligeant à payer 2 949 030 dollars US. Selon l'enquête réalisée par l'OFAC, l'institution bancaire a procédé à 53 virements en faveur de Cuba entre 2004 et 2008. L'application extra-territoriale de cette sanction met en évidence le culot avec lequel les Etats-Unis traitent ses associés européens et crée un précédent négatif pour d'autres institutions qui font du commerce avec Cuba.

    Comme si ce n'était pas suffisant, le 22 juillet , l'OFAC a à nouveau donné une amende à une autre entreprise pour avoir violé le blocus contre Cuba, cette fois avec 5 226 120 dollars US, la plus grosse amende de l'année. La victime fut une des principales agences de touropérateurs étasuniens American Express Travel Related Services Company. C'est la seconde amende en moins d'un mois et la cinquième de l'année.

    L'OFAC a annoncé cette dernière sanction après avoir conclu une enquête détaillée concordant avec l'obsession des Etats-Unis d'éviter à tout prix que les Etasuniens se rendent librement à Cuba. On dit que les filiales étrangères de cette compagnie, ainsi que ses bureaux hors des Etats-Unis ont vendu 14 487 billets d'avion pour des voyages à Cuba depuis des pays tiers, en marge de la licence que possède American Express Travel pour gérer les services de voyage vers l'île pour les groupes « de peuple à peuple ».

    Le Gouvernement des Etats-Unis fait encore une fois des concessions absurdes aux détracteurs du changement de politique envers Cuba, passant sous silence la forte demande populaire pour libérer totalement les voyages vers l'île.

    En même temps, il renforce l'application extra-territoriale du blocus en imposant des amendes à des entreprises étrangères et nationales pour leurs opérations dans des pays tiers.

    L'objectif fondamental de cette politique criminelle et inhumaine continue à être de causer des dommages et de la souffrance au peuple cubain.

    (Cubaminrex/Direction pour les Etats-Unis)

     

    (traduction Françoise Lopez pour Cuba Si France - Provence)

     

     


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    Le MERCOSUR et l'avenir d'Internet en Amérique latine

     

     

    Vendredi dernier, les dirigeants de gouvernements latino-américains ont rédigé une déclaration contre la surveillance générale de leurs citoyens par le gouvernement américain au cours d'une réunion d'urgence du MERCOSUR, la principale alliance économique et diplomatique de l'Amérique du Sud. Avant le sommet, un collectif d'activistes, universitaires et ONG d'Amérique latine ont écrit une lettre ouverte [es] au MERCOSUR, invitant les dirigeants à consulter la société civile en élaborant des politiques protectrices en matière de droits de l'homme pour la région. La lettre met en avant une vision collaborative pour la prise de décisions relatives à Internet :

    Nous voulons que l'Amérique latine devienne le modèle à la fois des lois et pratiques nous permettant d'exercer pleinement  nos droits humains. Le problème de l'espionnage auquel nous faisons face en ce moment est…une opportunité pour nous. En travaillant ensemble, gouvernements et société civile, nous pouvons élaborer une politique régionale nous permettant de développer pleinement tout le potentiel des nouvelles technologies tout en protégeant nos citoyens.

    Les dirigeants de la société civile ont encouragé les gouvernements à adopter des processus de prise de décision participatifs et à permettre aux citoyens de collaborer à une nouvelle approche régionale de l'Internet,  respectant les principes de l'expression, de l'accès, de l'ouverture, du respect de la vie privée  et d'un flux d'information libre.

    Dans leur déclaration [es], les dirigeants du MERCOSUR ont critiqué l'interception des communications, la caractérisant d'atteinte aux droits de l'homme,  à la vie privée,au droit à l'information (voir point 8). Ils ont reconnu l'importance des TIC pour le développement et le besoin pressant d'une solide infrastructure dans la région, particulièrement l'accès au haut débit (points 45, 46).

    Ils ont aussi encouragé l'utilisation du logiciel libre :

    Nous soutenons le développement du logiciel libre, car il nous permet de développer une solution régionale en matière de TIC, aussi, nous mènerons une véritable promotion de la connaissance libre et du libre transfert de technologies, réduisant notre dépendance vis-à-vis des solutions d'entreprises multinationales qui ne daignent pas respecter nos industries émergentes. Nous affirmons notre intérêt dans la promotion du logiciel libre dans tous les programmes nationaux d'inclusion numérique.

    La déclaration mettait l'accent sur les principes du logiciel libre pour l'utilisation, l'application, la recherche et le transfert de technologie effectifs et en faisait une priorité du développement de la politique publique régionale pour atteindre ces objectifs.

    Si les dirigeants du MERCOSUR sont capables d'agir sur la base de ces objectifs, en travaillant avec les autres pays et la société civile dans la région et en réformant la législation au niveau national pour correspondre aux normes qu'ils ont soutenues la semaine dernière, l'Amérique latine pourrait devenir un exemple important pour les pays du sud, devenir un refuge pour la liberté d'expression, l'innovation et le développement humain.


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  • Porto Rico, pièce maîtresse des USA pour espionner l'Amérique latine

     

    Depuis les révélations d'Edward Snowden sur le programme de surveillance électronique du gouvernement américain et sa portée mondiale, l'affaire continue à faire des remous. Le 11 juillet, le Bureau de Journalisme d'Investigation (CPI) de Porto Rico a publié un reportage dans lequel on apprend le rôle de Porto Rico dans l'espionnage de ses voisins latino-américains.‏

    Plusieurs médias latino-américains et espagnols avaient déjà révélé l'information. Le reportage du Bureau de Journalisme d'Investigation (Centro de Periodismo de Investigacion) explique que dans la base navale désormais fermée, située dans le quartier Sabana Seca de la commune de Toa Baja, près de la ville capitale San Juan, l'Agence Nationale de Sécurité Américaine (NSA) et la CIA (Agence centrale de renseignement) ont mené pendant plusieurs années une opération conjointequi avait pour but le recueil de données de communications des citoyens des pays d'Amérique Latine.

    Une base toujours existante

    L'information confidentielle que Snowden a révélé le confirme. Selon l'article, « cette opération à Porto Rico avait comme objectif de coordonner depuis Porto Rico d'autres bureaux basés à Brasilia, Bogotá, Caracas, Mexico et Panama city, à travers un programme nommé Fornsat, avec lequel la NSA et la CIA ont intercepté plusieurs milliards d'appels téléphoniques, de messages électroniques, des SMS et communications privées par internet ».

    Même si la base de Sabana Seca a été fermée parce que les innovations technologiques l'ont rendue obsolète (aux dires de la Marine américaine), il existe encore des installations dans le quartier Ingenio qui, selon le reportage du CPI, est l'épine dorsale de « Echelon », un programme dont font partie les nations alliées des Etats-Unis, créé dans les années 60 durant la Guerre froide pour intercepter les informations clés des communications par satellites.

    Peu de retentissements dans les médias

    Sur Twitter, le reportage du CPI s'est répandu comme une traînée de poudre. Plus que de la surprise, les usagers ont exprimé le sentiment généralisé que ce qu'ils soupçonnait, que la base longtemps cachée près des terrains de Toa Baja était encore sous le pouvoir de la Marine américaine, avait été confirmée.

    Curieusement, étant donné la portée et l'implication de l'information révélée par le CPI, l'affaire n'a pas eu le retentissement espéré dans les médias traditionnels de Porto Rico. Le journaliste Hiram Guadalupe dans une colonne publiée le 12 juillet sur le portail de Metro, commente : « Cela attire l'attention, cependant le peu d'importance que les médias traditionnels de Porto Rico ont accordé à ce sujet , la réticence qu'ils sont à  divulguer cette enquête contraste avec la portée médiatique qu'il devrait avoir, en occuper les premières pages des journaux papier et électroniques ».

    Salvador Tió écrivant pour Kaos en la Red, comprends qu'avec ces révélations, on met en évidence l'hypocrisie de la part du gouvernement américain quand il parle de régler le problème du statut politique de Porto Rico : « Ces activités d'espionnage que les services de renseignement des États Unis mènent à Porto Rico constituent une violation grave du droit des peuples de notre Amérique à son autodétermination. De plus, cela constitue la négation même des déclarations de la Maison Blanche, quand ils parlent de commencer 'un vrai processus de décolonisation' de [sic] Porto Rico».

     

    Source: http://fr.globalvoicesonline.org/2013/07/26/150363/

     


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  • Le Partenariat transpacifique, nouvel outil de l’hégémonie de Washington

     

    Cette fois-ci, le Partenariat transpacifique (PTP) peut se targuer de constituer le projet de création de la plus vaste zone de libre-échange au monde.

    Depuis le 23 juillet, le Japon est officiellement devenu, lors du 18eme cycle de négociations du PTP qui s’est tenu à Kota Kinabalu en Malaisie, le douzième pays membre de ce nouvel ensemble géo-économique qui incarne, avec le Grand marché transatlantique, le cœur de la nouvelle stratégie de redéploiement des Etats-Unis dans la région Asie/Pacifique et, plus globalement, dans le système-monde [1].

    Visant essentiellement à contrecarrer l’expansion économique et commerciale de la Chine en Asie et dans le Pacifique (40 % du commerce mondial), le PTP pèse désormais, avec l’entrée du Japon, le tiers du commerce mondial et 40% du PIB mondial.
     
    Comme toujours en matière de négociations d’accords de libre-échange multilatéraux, la “transparence” des gouvernements se limite à une description vague des “avancées” en cours. Le détail de celles-ci, pour lesquelles ces mêmes gouvernements n’ont reçu aucun mandat populaire, reste inaccessible.

    Comme le souligne à juste titre le mouvement citoyen Public Citizen aux Etats-Unis, il s’agit d’une “négociation commerciale secrète qui inclut plus de six cents “conseillers commerciaux” officiels issus du monde des entreprises [2] mais qui, dans le même temps, cache les textes aux membres du Congrès, aux gouverneurs, aux législateurs du pays, à la presse, à la société civile et au public” [3].

    Cette fois-ci, à l’issue de ce nouveau cycle de négociations, les citoyens des pays impliqués d’Asie et des Amériques sauront que les discussions ont concerné la question de l’accès aux marchés, du dépassement des barrières entravant les pays membres en matière de commerce, d’investissement, de services financiers, de e-commerce, de propriété intelectuelle, de concurrence ou d’environnement.

    Ils apprendont également que les délégations gouvernementales ont sagement écouté deux cents nouveaux apôtres étasuniens et des autres pays membres de la “responsabilité sociale des entreprises”, les fameux “stakeholders” (parties prenantes).

    Outre sa batterie de mesures de libéralisation commerciale qui détruiront des secteurs entiers d’activité (comme l’agriculture dans plusieurs pays du Sud), aiguiseront la concurrence entre les travailleurs comme elles affecteront leurs conditions de travail et l’existence même de leurs emplois, interdiront la mise en place de réelles régulations publiques en matière d’environnement ou dans l’industrie financière, rogneront les services publics quand elles ne les détruiront pas dans l’éducation, l’accès à l’eau, aux transports, à l’électricité, etc., le PTP offrira un pouvoir accru - jamais égalé auparavant - aux entreprises transnationales face aux Etats. Considérant ces dernières comme l’égal des Etats en terme de statut juridique, l’accord leur permettra de faire appel à des tribunaux d’arbitrages privés - marginalisant la justice des pays au profit de la Banque mondiale et de son Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI)- lorsqu’un contentieux les opposera à des gouvernements qui auraient l’outrecuidance de remettre en cause la primauté du droit des investissements sur tout autre [4]. Ainsi, le PTP garantit aux firmes transnationales le droit de ne pas voir leurs investissements - et les profits futurs qu’elles en attendent - remis en cause par des changements de gouvernements ou de politiques publiques dans un pays membre.

    De même, sur le terrain d’Internet cette fois, le PTP envisage la création d’un “copyright” de cent-vingt ans pour tout contenu créé par une entreprise. Celui-ci serait imposé dans tous les pays membres. Il reviendrait aux fournisseurs d’accès d’en contrôler l’application et de couper, le cas échéant, l’accès internet aux contrevenants.

    Le PTP s’impose, au niveau mondial, comme la dernière génération des accords de libre-échange dont les élites politiques, ainsi que les experts économiques et médiatiques, vantent depuis plus de vingt ans les supposées vertus en termes de création d’emplois et de croissance partagée [5].

    Pourtant, les faits sont têtus. Depuis 20 ans, outre la pauvreté structurelle (2,6 milliards d’individus - 43 % de la population mondiale - vivent avec 2 dollars par jour [6]), les inégalités ne cessent d’exploser sur la planète comme le rappelle un récent et salutaire rapport proposé par l’ONG Oxfam [7]. Quelques chiffres pour comprendre : depuis le début des années 1990, les revenus détenus par le 1% des individus les plus riches dans le monde (cela correspond à 60 millions de personnes) ont augmenté de... 60% et « avec la crise financière (de 2008), le processus s’est accéléré  ». Ce phénomène d’hyper-accumulation s’est encore plus accéléré pour les 0,01 % des plus riches (600 000 individus dont les 1 200 milliardaires recensés dans le monde - les 100 premiers ayant engrangé 240 milliards de dollars supplémentaires en 2012, « assez pour en finir avec quatre fois notre niveau de pauvreté dans le monde  »-).

    Plus de libre-échange, plus d’inégalités... plus d’enrichissement de l’oligarchie.

     

    Par Christophe Ventura 

     

    NOTES

    [1] Sur l’ensemble du PTP, lire Christophe Ventura, “Washington se relance dans le nouveau jeu latino-américain” (http://www.medelu.org/Washington-se-relance-dans-le). Les pays membres sont l’Australie, le Brunéi, le Canada, le Chili, les Etats-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Pérou, Singapour, le Vietnam. La Corée du Sud pourrait rejoindre l’ensemble.

    [2] On citera entre autres parmi eux ceux de Bank of America, Chevron, ExxonMobil ou Monsanto.

    [3] Public Citizen a mis un place en site consacré au PTP : http://www.exposethetpp.org/ 

    [4] Sur le rôle croissant de ces tribunaux privés dans le monde, lire Jean-Luc Mélenchon, « Du chaud et du froid, des hauts et du bas » et Christophe Ventura, « Quand la souveraineté des Etats se reconstitue face aux multinationales ».

    [5] Lire Bernard Cassen, “L’alibi de l’emploi pour un grand marché (transatlantique) de dupes” (http://www.medelu.org/L-alibi-de-l-emploi-pour-un-grand)

    [6] “La pauvreté dans le monde”, un dossier de l’Observatoire des inégalités, mai 2012 (http://www.inegalites.fr/spip.php?article381).

     

    [7] “The cost of inequality : how wealth and income extremes hurt us all”, 18 janvier 2013 (http://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/cost-of-inequality-oxfam-mb180113.pdf).

     

     

    Source: http://www.medelu.org/Le-Partenariat-transpacifique 

     

     


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  • Álvaro Garcia Linera (vice-président de la Bolivie) : "Notre ambition, une société communautaire post-capitaliste"

     

    Pour le vice-président bolivien, intellectuel reconnu en Amérique latine, le réveil des nations indigènes constitue le ferment révolutionnaire 
de la lutte pour une autre société. Rencontre.

    Intellectuel et responsable politique de premier plan : le profil d’Álvaro García Linera est atypique. Né en 1962, à Cochabamba, il est mathématicien et sociologue. Depuis 2005, il est le vice-président, communiste, de l’État «  plurinational  » de Bolivie, aux côtés d’Evo Morales, 
le premier Indigène 
à occuper la fonction 
de président du pays.

    Après des études universitaires au Mexique, García Linera revient en Bolivie, en 1985, et s’investit dans le militantisme politique. 
En 1992, il est arrêté pour sa participation à l’armée guérillera Tupac Katari. 
Il passe cinq ans en prison sans être jugé. Il y étudie alors la sociologie, 
qu’il enseigne dès sa sortie de prison. Il donne ensuite des conférences 
dans l’ensemble 
du continent sud-américain, mais également en Espagne ou en France.

    Intellectuel reconnu dans l’ensemble de l’Amérique latine, il est le théoricien 
du réveil identitaire indigène, qu’il considère comme l’élément 
le plus révolutionnaire 
de la société bolivienne. 
Le déclenchement 
de la guerre de l’eau, dans le Cochabamba, en 2000, l’amène également à réfléchir sur les mouvements sociaux, 
leurs formes, leur rapport à la politique. Lors de l’élection présidentielle 
de 2005, il soutient 
Evo Morales et devient 
le vice-président du pays. Pour la petite histoire, 
il est également le directeur technique de l’équipe 
de football du président. Plus important : il est considéré comme 
le principal idéologue de l’expérience bolivienne.

    Comment décrire le processus politique en cours, en Bolivie ?

    Álvaro García Linera. On peut distinguer trois composantes. La première et la plus importante, c’est la décolonisation de l’État. Cela signifie que les nations et les identités culturelles indigènes qui ont toujours été marginalisées dans les structures de pouvoir, assurent aujourd’hui la conduite de l’organisation politique, culturelle et, progressivement, de l’organisation économique du pays, en lien avec d’autres secteurs non indigènes de la société. De fait, c’est la composante révolutionnaire la plus importante dans ce qui se déroule en Bolivie. C’est une révolution décolonisatrice. À ainsi commencé un processus de transformation du système de l’enseignement, du système de valeurs rompant avec la logique «  pigmentocratique  » du pouvoir. Je m’explique. Avant, la couleur de peau était un capital : la couleur blanche, plus puissante, et la couleur plus sombre, plus dévaluée et opprimée. Cette logique de l’ethnicité comme capital, qui est le propre des sociétés coloniales, est en train d’être démolie en Bolivie.

    La deuxième composante de la transformation du pays concerne, via la nationalisation et l’étatisation, l’extension des biens communs de la société, de la richesse commune. Les secteurs stratégiques sont passés du privé au contrôle de l’État. Nous considérons cela comme un point de passage de la propriété de l’État à la propriété sociale car nous sommes conscients que la propriété de l’État ne représente pas une propriété sociale. C’est un type de monopole qui permet, à l’étape actuelle, de redistribuer la richesse, d’améliorer les conditions de vie des plus humbles. Mais ce n’est qu’une étape.

    Troisième composante de la révolution bolivienne : la montée en puissance progressive des logiques communautaires pré- et post-capitalistes, à l’instar d’une logique du travail agraire qui est, ici, en connexion avec la nature. Au total, nous vivons une période de transition qui combine des éléments d’accumulation capitaliste, des éléments de gestion d’État et de redistribution des richesses qui ne sont pas post-capitalistes et des éléments communautaires post-capitalistes encore dispersés et fragmentés. Il y a lutte, au sein de cette situation de transition, entre des composants capitalistes et des composants post-capitalistes. Parfois, c’est la composante de l’accumulation capitaliste qui se renforce. Parfois, c’est celle de la propriété étatique. Parfois, enfin, celle des composantes post-capitalistes. C’est un scénario de lutte pour une période de transition qui peut durer des décennies. La volonté politique est de construire une société communautaire, pas seulement dans le champ politique, mais également dans la gestion de l’économie.

    Quelles sont les contradictions auxquelles vous devez faire face dans ce processus ?

    Álvaro García Linera. La première oppose valeur d’usage et valeur d’échange, logique d’accumulation et logique de redistribution de la richesse pour satisfaire des besoins. C’est une contradiction qui traverse l’État, la gestion de l’économie, les communautés, les usines. Notre objectif est clair : que la valeur d’usage s’impose, mais ce n’est évidemment pas facile. La deuxième se situe entre la lutte sociale pour l’extension des biens communs et la lutte sociale pour l’appropriation individuelle ou corporatiste de ces mêmes biens communs. Au moment des mobilisations sociales – dans les années 2000 –, les paysans, les Indigènes, des plaines comme des plateaux, les ouvriers, ont brandi le drapeau de l’appropriation des biens collectifs : nationalisation du gaz et du pétrole, de l’électricité, récupération de l’eau. C’est le moment universaliste du mouvement social.

    Puis, est venu le moment – c’est normal puisque le peuple ne peut maintenir une mobilisation de même niveau pendant des décennies – du retour des corporatismes. Les paysans indigènes des plaines, qui représentent 2 % de la population, disent au président que les ressources fiscales doivent leur être affectées exclusivement. Les instituteurs revendiquent une augmentation salariale. Très bien, ils en ont le droit. Mais, ajoutent-ils, tout le surplus budgétaire doit être consacré à cela. Nous, nous pensons que l’utilisation des richesses doit profiter à tous, pas seulement aux instituteurs.

    Autre exemple : la COB (Confédération ouvrière de Bolivie, la plus grande centrale du pays – NDLR) a proposé que les pensions de retraite des mineurs soient égales au dernier salaire. La COB, qui devrait porter des revendications universelles, ne se bat que pour 20 % de la population. De même, pour les mineurs de Huanuni qui travaillent pour une entreprise détenue par l’État. Les richesses se doivent de profiter à tous. Que demandent-ils ? Que les richesses ne profitent qu’à Huanuni.

    Autre tension d’un processus révolutionnaire vivant, riche, vital : la relation très proche des Indigènes avec la Madre Tierra (Terre Mère), dans une logique de préservation. Mais, dans le même temps, il y a des Boliviens qui vivent comme au Xe siècle avant Jésus-Christ, qui boivent l’eau du fleuve et qui, pour aller voir le médecin ou accoucher, ont dix jours de marche. Sanctuarise-t-on la Madre Tierra, ou utilise-t-on ses ressources (gaz, pétrole) pour permettre de construire des écoles, rendre l’eau potable, amener l’électricité, développer la situation sanitaire ? Une communauté indigène dit : il faut extraite le gaz parce que nous voulons des écoles et des hôpitaux. Une autre répond : non, car il ne faut pas toucher à la Madre Tierra. C’est une contradiction permanente.

    Nous avons un débat que n’ont pas eu d’autres processus révolutionnaires, comme la Révolution russe ou la Commune de Paris : celui qui porte sur la nature. Lénine avait bien vu la lutte entre le commun et l’individuel, mais sur d’autres sujets, il ne dit rien. Pas plus que Marx ou Mao. C’est à nous de travailler ce débat sur la base de notre expérience. Mais c’est le propre d’un processus révolutionnaire vivant.

    Vous êtes vice-président de l’État «  plurinational  » de Bolivie. 
Que signifie un État «  plurinational  » ?

    Álvaro García Linera. C’est la présence – dans la structure étatique, dans son système politique, dans sa narration historique, dans la distribution des ressources – des différentes nations indigènes qui composent la société bolivienne. C’est la marque d’une vigueur et d’une mise en responsabilité politique des identités nationales indigènes à l’intérieur de l’État. L’État plurinational reprend dans son système de fonctionnement économique et politique, les logiques organisatrices post-néolibérales et post-capitalistes portées par ces nations indigènes.

    Par exemple, la forme d’élection des membres du Parlement. Une partie est élue au scrutin individuel, à bulletin secret. Une autre est élue par des assemblées (communautés ou syndicats). Autre exemple, la prise de décision. Les syndicats et les structures communautaires sont consultés directement par le gouvernement pour définir les stratégies d’investissements publics et de distribution des terres. Pour éclairer le public français : il y a dix ans, un décret sur la terre a été écrit, en consultation avec le FMI et la Banque mondiale. Aujourd’hui, on les écrit avec les organisations sociales. Il y a dix ans, pour être commandant dans la police ou l’armée, ou pour être député, exhiber un visa pour les État-Unis constituait un certificat d’excellence. Aujourd’hui, c’est un peu plus dévalué (sourire). Il est plus utile de montrer sa carte de membre de syndicat.

    Qu’y a-t-il de commun et qu’y a-t-il de différent et de divergent dans les expériences politiques en Amérique latine ?

    Álvaro García Linera. Les peuples des différents pays du continent cherchent à sortir du néolibéralisme, de la privatisation, de la concentration des richesses, du libre marché à outrance. Ça, c’est commun à l’Argentine, au Brésil, à l’Équateur, à l’Uruguay, à sa façon. La différence, c’est que nous assumons, en Bolivie, que nous voulons faire du post-néolibéralisme une étape vers le post-capitalisme. Alors que d’autres voient le post-néolibéralisme comme un capitalisme plus social.

    De quoi cela dépend-il ? Des forces sociales indigènes, des mouvements sociaux, de la forme-multitude. La multitude ne désigne pas un tourbillon de désorganisés mais bien l’action organisée de personnes déjà organisées, comme la COB en son temps, à la différence qu’elle s’articule cette fois sur des structures de réunions territoriales.

    La multitude est un réseau d’organisation flexible, voire lâche, qui, parce qu’il constitue un pôle de regroupement relativement solide et permanent, est capable de convoquer, de diriger et d’entraîner, comme le faisait la COB, d’autres formes d’organisation et un très grand nombre de citoyens «  sans attaches  », lesquels, à cause de la précarité de leur emploi et des processus de modernisation et d’individualisation, ne sont plus reliés entre eux par les fidélités traditionnelles. Mais c’est aussi une structure de mobilisation capable d’intégrer à ses propres réseaux, à sa dynamique interne de délibération, de résolution et d’action, d’autres individus et associations en vue de la réalisation immédiate ou à long terme d’un objectif donné. La forme-multitude est devenue une forme de démocratie et de souveraineté politique directes.

    Dans votre livre paru en français 
sous le titre Pour une politique 
de l’égalité, vous écrivez : «  L’horizon général 
de l’époque est communiste.  »

    Álvaro García Linera. Le capitalisme mondialisé et globalisé génère des forces productives chaque fois plus socialisées. La science n’est pas une force productive d’un groupe de quelques professeurs qui dans leurs laboratoires découvrent des choses. La science est de plus en plus une production capitale de milliers de scientifiques, anciens et contemporains, qui a été appropriée de manière privée mais qui, dans son contenu, est produite socialement. De la même manière pour la production. (Il sort un iPhone de sa poche.) Ce téléphone portable, il est le fruit du travail de 3 000 scientifiques qui travaillent pour Apple. Le plastique a été produit en Thaïlande. Les puces au Mexique. Et l’ensemble a été assemblé en Chine. D’où est ce téléphone portable ? De la planète. Mais dans le même temps, il est la propriété privée d’une société nord-américaine qui en fait des profits. Ce qui n’empêche pas que la production est à chaque fois plus socialisée. C’est un horizon : il y a un potentiel de production socialisée.

    Parlons de la nature. Le capitalisme développe, à chaque étape, les forces productives qui détruisent la nature, qui est un bien commun. La nature ne supporte pas la propriété. La nature est un produit total de la planète et de l’univers qui se trouve, actuellement, être graduellement détruite par cette forme d’appropriation individuelle. Pourtant, il y a un autre potentiel qui veut s’exprimer dans un autre type de société. Donc, il y a une base matérielle croissante, une tendance matérielle organisée et subjective d’une société gérée en commun, produite en commun, à une grande échelle. C’est le communisme.

    C’est la contradiction fondamentale du capitalisme que de générer une possibilité de société future qui n’est pas le capitalisme. C’est la possibilité de l’horizon communiste qui pourra sauver l’humanité du désastre écologique, sauver les communautés paysannes de leur destruction, libérer la connaissance scientifique de la prison de l’appropriation individuelle. Ce n’est pas de la poésie, du lyrisme. C’est de la matière, une force organisée et même une nécessité historique naturelle. Voilà pourquoi je pense que l’horizon général de l’époque est communiste.

    Parution aux éditions les Prairies ordinaires : Pour une politique de l’égalité.

    * http://www.humanite.fr/node/546612
    Source:
    http://www.legrandsoir.info/alvaro-garcia-linera-vice-president-de-la-bolivie-notre-ambition-une-societe-communautaire-post-capitaliste.html

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  • XII Sommet ALBA-TCP

     

    Les présidents des États de l'Alliance bolivarienne pour Notre Amérique (ALBA) se réunissent mardi 30 juillet 2013 dans la ville de Guayaquil, en Équateur, pour participer au XII Sommet  des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'organisme, Quito reprend les questions de politique étrangère, afin de renforcer l'intégration des peuples.

    Les présidents de la Bolivie, Evo Morales, du Venezuela, Nicolas Maduro, et leur hôte Rafael Correa, qui était en visite de travail à Caracas, sont présents à la réunion régionale qui se tiendra tout au long de la journée .

     
    Sont également présents à la réunion le président du Nicaragua, Daniel Ortega, les premiers ministres de la Dominique, Roosevelt Skerrit, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, et le Premier ministre d'État rattaché au ministère de l'Agriculture d'Antigua-et-Barbuda, Codrington Chanlah; ainsi qu'une délégation officielle de Cuba.
     
     
    Le Ministère des Affaires étrangères de l'Équateur a déclaré qu'ils vont conduire au débat présidentiel le processus d'intégration inclusive et participative, fondé sur le respect de la dignité humaine, le développement économique, le droit à l'autodétermination et à la défense de la souveraineté.
      
    D'autres sujets seront abordés, tels que le renforcement des institutions de l'ALBA-TCP (Traité de commerce du Peuple) et l'expansion du système unitaire de dégagement régional (Sucre) et les Fonds de réserve commune ALBA-TCP, outre l'augmentation des programmes et missions sociales dans la région.
     
      
    A cette occasion, seront présents en tant qu'invités spéciaux des représentations officielles Uruguay, l'Argentine, le Brésil, le Suriname, le Guyana et Haïti.Le calendrier des activités des présidents se développera au cours de la matinée et l'après-midi mardi dans un hôtel de renom à Guayaquil.
     
      
    Guayaquil, non seulement rassemblera des chefs d'Etat, il sera également le théâtre de la réunion des organisations sociales qui aborderont des sujets tels que l'intégration en Amérique latine, le développement de projets de l'ALBA, le changement de la production, le rôle des femmes dans ALBA, la révolution agraire, la souveraineté alimentaire, entre autres.
     
      
    Le Sommet de l'ALBA des mouvements sociaux accueille des centaines de délégués d'organisations et de mouvements sociaux de la région, qui se réunissent à partir de lundi à travers des forums et des ateliers.
     
      
    En ce sens, il est prévu que les présidents tiennent une réunion avec les mouvements sociaux, afin d'analyser la défense de la démocratie et de la lutte contre les sociétés transnationales dans le Coliseo Voltaire Paladins Polo.
     
      
    ALBA a été créée le 14 Décembre 2004 et se compose de la Bolivie, le Nicaragua, Cuba, la Dominique, Antigua-et-Barbuda, Equateur, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et le Venezuela, ainsi qu'un observateur Haïti et le Surinam et Sainte-Lucie en tant qu'invités spéciaux.
     
    SIBCI / Telesur
     

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  • CUBA : RAUL SOULIGNE L'IRREVERSIBILITE DE L'UNITE LATINO-AMERICAINE

     

    Santiago de Cuba.— Le général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, a souligné le caractère irréversible et la continuité des changements actuellement en cours en faveur de l’unité latino-américaine et caribéenne.

    « En dépit des tentatives pour nous diviser et perpétuer le pillage de nos pays, l’intégration de l’Amérique latine et de la Caraïbe est un processus irréversible », a déclaré le président cubain dans son discours prononcé à l’occasion de la cérémonie nationale de commémoration du 60e anniversaire de l’attaque des casernes Moncada et Carlos Manuel de Cespedes, à la Cité scolaire 26 Juillet, à Santiago de Cuba.

    Raul a cité l’Alliance bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique, et d’autres organisations régionales telles que la Communauté des États latino-américains et caribéens, comme « des exemples d’entités à vocation d’intégration qui témoignent de la volonté d’union qui anime les dirigeants de la région, malgré les obstacles dressés par les États-Unis ».

    « Jamais la solidarité des peuples du continent ne nous a fait défaut », a souligné Raul, avant de mentionner plusieurs des processus de transformations politiques et sociales en cours en Amérique latine et dans la Caraïbe.

    Devant les anciens combattants qui participèrent aux attaques des casernes Moncada et Carlos Manuel de Cespedes, des dirigeants du Parti et du gouvernement, des chefs d’État et dirigeants latino-américains et caribéens invités, ainsi que des membres d’organisations solidaires de Cuba, le Premier secrétaire du Parti a rappelé que la Révolution sandiniste du Nicaragua avait eu lieu près d’un demi-siècle après la victoire du 1er janvier 1959.

    « Et 20 ans plus tard, notre frère Hugo Chavez lança sa Révolution bolivarienne, qui aujourd’hui se poursuit fermement sous la direction de Nicolas Maduro », a-t-il ajouté.

    Raul a également mentionné le processus de changements mené par le président Evo Morales dans l’État plurinational de Bolivie, la Révolution citoyenne engagée par Rafael Correa en Équateur, et les transformations sociales opérées par José Mujica en Uruguay.

    Il a également salué le travail réalisé en faveur de leurs pays par les Premiers ministres Winston Baldwin Spencer, d’Antigua et Barbuda ; Kenny Davis Anthony, de Sainte Lucie ; Ralph Gonsalves, de Saint Vincent et les Grenadines, et Roosevelt Skerry, du Commonwealth de la Dominique, tous présents à la cérémonie.

    Source : http://cubasifranceprovence.over-blog.com/cuba-ra%C3%B9l-souligne-l-irreversibilite-de-l-unite-latino-americaine


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  • COMMUNIQUE: Le Venezuela ordonne le retour de ses ambassadeurs, après que la Bolivie ait accepté les excuses des gouvernements européens

     

    Le Venezuela ordonne le retour de ses ambassadeurs, après que la Bolivie ait accepté les excuses des gouvernements européens  

    République Bolivarienne du Venezuela 

    Ministère des Affaires Etrangères 

     COMMUNIQUE

     

     Le Gouvernement de la République Bolivarienne du Venezuela a pris note de la décision du Gouvernement de l’Etat Plurinational de Bolivie, lequel a accepté les excuses présentées par les Gouvernements européens suite à l’inacceptable, inadmissible et illégale mesure qui lui a empêché de continuer son vol de retour vers La Paz, en Bolivie, le 02 juillet 2013, et qui a maintenant ordonné le retour de ses Ambassadeurs en Espagne, en France, en Italie et au Portugal.

    Le Gouvernement de l’Etat Plurinational de Bolivie a ordonné le retour en Europe de ses Ambassadeurs en Espagne, en France, en Italie et au Portugal et, en conséquence, le Gouvernement  de la République Bolivarienne du Venezuela est en train d’ordonner de la même façon le retour de ses Ambassadeurs et Chefs de Mission en Espagne, au Portugal, en France et en Italie, avec l’exigence qu’une situation comme celle qui a eu lieu, violatoire du droit international et clairement discriminatoire, ne se reproduise plus jamais. 

    Caracas, 26 juillet  2013 

    Traduction non officielle.

    Paul Hernandez pour La Voie Bolivarienne.

     

    Source : MPPRE

    http://www.mre.gob.ve/index.php?option=com_content&view=article&id=29644:venezuela-ordena-regreso-de-los-embajadadores-en-espana-francia-italia-y-portugal-luego-que-bolivia-aceptara-las-disculpas-de-gobiernos-europeos&catid=3:comunicados&Itemid=108


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