• Mexico, 10 février (RHC- PL)- Un rassemblement populaire convoqué par des intellectuels et des artistes mexicains est devenu un Congrès Populaire lors duquel plus de 2 600 personnes ont révoqué de façon symbolique la réforme énergétique.

     

    Environ une centaine d'activistes, d'artistes, d'intellectuels, d'universitaires et de journalistes mexicains avaient lancé l'appel à réaliser cette action à l'occasion du 97 è anniversaire de la Constitution.

     

    Signée par des personnalités célèbres telles que les écrivains Elena Poniatowska et Javier Sicilia, et les universitaires John Ackerman et Enrique Dussel, la convocation signalait que le peuple ne croit plus maintenant aux partis, aux médias, aux institutions discréditées ni aux hommes politiques de toujours.

     

    Dans leurs déclarations ils signalent que la classe politique mexicaine a trahi le peuple , que les droits fixés par la Constitution de 1917 sont violés quotidiennement, et que la mal nommée transition démocratique n'a pas accompli son mandat citoyen pour en terminer avec la corruption, la violence, la pauvreté, le mensonge, et l'abus de pouvoir.

     

     

     

     

    Edité par Michele Claverie

     

    Source: Radio Havane Cuba


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  • Bruxelles, 10 février, (RHC)- Le Conseil des ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne a donné le feu vert au début de la négociation d'un accord de dialogue politique et de coopération avec Cuba.

    Les ministres des affaires étrangères ont approuvé le mandant de négociation avec La Havane comme un point sans débat à la réunion.

     

    Les négociations s'ouvriront tandis que continue en vigueur la dite « Position Commune », une injuste politique unilatérale imposée par l'Union Européenne à Cuba en 1996 sur proposition du gouvernement espagnol que présidait à l'époque José María Aznar, ennemi viscéral de la Révolution Cubaine.

     

    La négociation de cet accord est le résultat de la demande des ministres des affaires étrangères de l'UE à la chef de la diplomatie de ce bloc, Catherine Ashton à la fin 2012, d'explorer les possibilités d'ouvrir une nouvelle relation avec Cuba.

    Edité par Reynaldo Henquen

     

    Source: Radio Havane Cuba

     

     


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  • Par María Josefina Arce.

     

    Après avoir occupé avec succès durant 2013 la présidence pro tempore de la CELAC, la Communauté des États Latino-américains et Caribéens, cette année 2014, Cuba présidera l'Assemblée de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé ce qui est une nouvelle reconnaissance des acquis obtenus par la révolution et des efforts qu'elle a déployés et qu'elle déploie en permanence pour garantir à toute la population l'accès gratuit a la santé qui est un des droits de l'Homme les plus élémentaires.

     

    Les indices élevés de Cuba en matière de santé qui sont, dans biens des cas, supérieurs à ceux des pays développés, ne peuvent pas être ignorés.

     

    Des gouvernements d'autres pays et des personnalités politiques ainsi que des spécialistes ont exprimé leur admiration pour le système de santé de notre pays dont bénéficient 100% des Cubains et qui est entièrement gratuit.

     

    Ramsey Clark, ex attorney général des États-Unis a relevé que très peu de pays, même pas le sien qui possède de grandes richesses, n'ont pas pu avoir le taux réduit de mortalité qu'a Cuba aujourd'hui.

     

    « Les Cubains ont beaucoup de choses à montrer et ils peuvent être pris comme modèle car ils ont plus de médecins au prorata du nombre d'habitants, que la majorité des pays ayant des économies développées ; ils ont une série de programmes nationaux de prévention et de contrôle de maladies qui leur ont permis d'obtenir des indices importants de bien-être » a souligné Ramsey Clark-.

     

     

     

    Pour leur part, des chercheurs étasuniens considèrent que des stratégies similaires à celle appliquée par Cuba dans les soins médicaux et dans l'attention aux femmes enceintes, permettraient d'améliorer les indices de bas poids des nouveaux-nés aux États-Unis.

     

    De leur côté, les docteurs Yasmin Neggers et Kristi Crowe, du Département de Nutrition de l'Université de l'Alabama, ont mis l'accent sur le fait que tandis qu'aux États-Unis le taux moyen national de bas poids des nouveaux-nés qui est de 7,7% n'a pas changé de façon significative depuis 1980, à Cuba, ce taux et celui de mortalité infantile, ont baissé sensiblement pendant la dernière décennie.

     

    La désignation de Cuba à la présidence de l'Assemblée de l'OMS est aussi une reconnaissance de tout ce qu'a fait notre pays pour d'autres peuples du monde en matière de santé conformément à l'esprit humaniste et au sens de la justice sociale qui caractérisent la Révolution Cubaine.

     

    Actuellement, des milliers de médecins cubains et d'autres travailleurs de la santé de notre pays travaillent comme coopérants dans une soixantaine de pays de divers continents.

     

    Le travail que réalisent les coopérants cubains dans de nombreux pays du monde est mis en exergue à l'échelle internationale. Citons l'exemple d'Haïti, du Pakistan, du Venezuela, de l'Équateur et de la Bolivie.

     

    C'est pourquoi la désignation de Cuba à la présidence de la prochaine Assemblée de l'Organisation Mondiale de la Santé qui se tiendra du 19 au 24 mai n'a étonné personne.

     

     

     

     

    Edité par Tania Hernández

     

    Source: Radio Havane Cuba


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  •  
    Alberto Rabilotta

    Il y a des silences qui en disent long, qui montrent le manque de réponses et d’alternatives. Je me dis cela après avoir suivi (de loin) le deuxième Sommet des 33 pays qui composent la Communauté des États Latinoaméricains et Caribéens (CELAC) qui a eu lieu à la Havane, Cuba, et de ce qu’ont publié ou pas les puissants groupes de presse en grande partie du monde US ou européen, ceux-ci qui « forment l’opinion publique » mondiale pour confirmer quotidiennement qu’ « il n’y a pas d’alternative » à l’ordre néolibéral, comme le disait Margaret Thatcher [le fameux TINA].

    Que 33 pays d’Amérique Latine et des Caribes aient décidé de s’engager pour que dans la région « se renforce une zone de paix, dans laquelle les différences entre les nations se résolvent de façon pacifique, par la voie du dialogue et de la négociation ou d’autres formes de solution, et en plein accord avec le droit international », et qu’ils aient intégré dans ce projet les revendications et les agendas des peuples autochtones et afroaméricains, et commencé à protéger réellement l’environnement, n’a pas été une information importante ni l’ objet d’une analyse sérieuse dans presque la totalité des médias concentrés de l’ Amérique du Nord ou de l’Europe.

    Le même silence complice s’est manifesté de manière générale dans les monopoles des médias des pays latinoaméricains, comme l’a remarquée la Présidente Cristina Fernández de façon opportune depuis de son compte Twitter : « Quand je parle lors du deuxième sommet de la CELAC, à La Havane, à côté de plus de trente Chefs d’État, trois réunions bilatérales avec les Chefs d’État du Mexique, Venezuela et Uruguay, les quotidiens Clarin et La Nacion sont muets » [1]

    En réalité, si nous le voyons à partir d’un certain réalisme, ils ne leur restaient plus qu’ essayer d’empêcher la diffusion de ce qui a été dit et ce sur quoi on est tombé d’accord au Sommet de l’Havane, spécialement quand ces monopoles de médias défendent les politiques des États-Unis d’Amérique (US) et de leurs alliés qui pour imposer la tyrannie des marchés autorégulés, interviennent dans des conflits sanglants créés à partir de conflits religieux et ethniques planifiés dans des pays du Moyen Orient et d’ Afrique, tous avec le potentiel de finir en guerres régionales.

    Peut-être que l’on ne se rappelle pas l’essentiel, mais l’une des raisons principales non évoquées par les US, la France et l’Angleterre pour renverser et assassiner le Président libyen Muammar Kadhafi a été la politique qu’il avait suivie, appuyée avec des financement à partir de la Déclaration de Sirtre, pour renforcer et assurer grâce à l’Union Africaine et à un système monétaire propre, l’unité et l’indépendance du Continent africain.

    Tout cela explique aussi que dans son Discours de l’État de l’Union, le Président Barack Obama [2] ne mentionnera pas la réunion de la CELAC et ni même un seul pays latinoaméricain ou caribéen, bien qu’en y réfléchissant bien cela fut mieux ; parce que les seuls pays mentionnés par Obama, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique, etl’ Ukraine en Europe, dans tous il y a des conflits militaires ou des coups d’État en cours, et auxquels les US et ses alliés participent activement.

    Comparons le discours d’Obama à quelques unes des conclusions que le Président cubain Raul Castro a lues lors de la clôture du sommet, par exemple à propos de «  l’engagement permanent avec un règlement pacifique de conflits pour exiler à jamais l’usage et la menace de l’usage de la force de la région, ainsi qu’avec le strict respect de l’ obligation de ne pas intervenir, directement ou indirectement, dans les affaires intérieures de tout autre État (...) observer les principes de souveraineté nationale, l’égalité de droits et la libre détermination des peuples (...) la nécessité de promouvoir les relations d’amitié et de coopération entre soi et avec d’autres nations, indépendamment des différences existantes entre ses systèmes politiques, économiques et sociaux ou leurs niveaux de développement » [3]

    En analysant cela à travers l’expérience d’avoir couvert en Amérique du Nord la dernière étape de la Guerre Froide, la politique contre la Révolution Cubaine et toute la sale guerre en Amérique Centrale, il ne me reste pas le moindre doute que si à Washington, ils ont adopté la politique du silence, cela doit être, aussi, parce qu’ ils se sont rendus compte que la CELAC n’est pas une coquille vide, quelque chose qu’ils peuvent détruire facile et rapidement par la propagande et les mensonges habituels, mais que l’on est face à une manifestation concrète de l’accord commun entre 33 gouvernements.

    Des gouvernements qui, comme cela fut signalé par les mêmes les chefs de l’État ou de gouvernement, dans de nombreux cas, ont des positions politiques très différentes, avec certains de ces pays - faisant partie de traités commerciaux ou de stratégies de libéralisation commerciale et d’investissements promues par Washington, mais qui dans leur ensemble sont intéressés – ou ne peuvent pas s’empêcher de l’être – pour que prospèrent les initiatives d’intégration et d’unité régionale qui ont été créées et développées tout le long des dernières années pour déployer un potentiel commun en matière économique, sociale, politique et culturelle.

    Ce silence médiatique s’explique aussi dans le manque d’intérêt de Washington pour que soit exposé et analysé à la lumière publique le pourquoi de l’accord commun entre 33 pays pour exclure les Etats-Unis d’Amérique et le Canada de cette organisation.

    Cette analyse pourrait révéler que l’exclusion est un rejet bien réfléchi et muri de la domination traditionnelle et de l’ingérence US dans les affaires intérieures de nos pays, de la politique que Washington applique contre Cuba depuis plus d’un demi-siècle, directement et à travers l’Organisation d’États américains (OEA), de la complicité US pour que le Royaume-Uni continue d’occuper les Iles Malouines, des politiques du soutien au pied de la lettre aux transnationales pétrolières, minières ou de l’agrobusiness qui détruisent l’environnement et les communautés sociales dans plusieurs pays, du système financier qu’ils contrôlent et qui nous étrangle, et aussi –parmi beaucoup d’autres choses - parce que la conscience a fait son chemin que les deux pays exclus ne sont pas, ni peuvent être nos modèles et arbitres en matière de démocratie, de fonctionnement politique ou institutionnel, et moins encore de politiques sociales et économiques.

    C’est à cause de tout cela et de beaucoup plus que, avec toutes les limites que la CELAC peut avoir dès l’instant où elle répond à la réalité concrète, il faut lire et recommander une lecture attentive de la Déclaration de La Havane de la CELAC [4] et des déclarations et des interventions des Chefs d’État et de gouvernement qui y ont participé.

    Alberto Rabilotta.
    Montreal, Canada.

    Alberto Rabilotta est journaliste argentin depuis 1967. Au Mexique por la « Milenio Diario de Mexico » Correspondant de Prensa Latina au Canada (1974). Directeur de Prensa Latina Canada, pour l’Amérique du Nord (1975-1986) Mexique, USA, Canda. Correspondant de l’Agencia de Services Spéciaux d’Information, ALASEI, (1987-1990). Correspondant de l’Agencia de Noticias de México, NOTIMEX au Canada (1990-2009. Editorialiste sous de pseudonymes -Rodolfo Ara et Rocco Marotta- pour « Milenio Diario de Mexico » (2000-2010, Collaborateur d’ALAI, PL, El Correo, El Independiente et d’autres medias depuis 2009.

    Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

     

    [1] Cristina a répondu aux « titres catastrophe » de Clarin et La Nacion sur sa personne. Telam, le 31 janvier 2014. (en esp) http://www.telam.com.ar/notas/201401/49950-cristina-le-respondio-a-los...

    [2] Président US Barack Obama, Discours de l’État de l’Union, 2014 (en anglais) http://www.washingtonpost.com/politics/full-text-of-obamas-2014-state-...

    [3] Raúl Castro demande un espace politique commun pour la paix dans des pays Celac (en esp) http://www.prensa-latina.cu/index.php%3Foption=com_content%26task=view...

    [4] Déclaration de La Havane de CELAC http://www.elcorreo.eu.org/Texte-integral-de-la-Declaration-finale-de-la-CELAC

     

     

    SOURCE: El Correo

     


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  • Raul ZIBECHI

    Il n’est possible de vaincre les multinationales que si un puissant mouvement social, soutenu par une partie significative de la population, se met en place. Un tribunal provincial de Córdoba a rendu son verdict : Monsanto doit arrêter la construction d’une usine de traitement de semences de maïs transgénique située à Malvinas Argentinas, dans la proche banlieue de Córdoba. Ce jugement fait suite à un recours d’amparo présenté par les habitants de la zone, qui campaient aux portes du chantier depuis trois mois.

    La mobilisation a débuté sous l’impulsion d’habitants isolés et de plusieurs petits groupes comme les « Mères d’Ituzaingó » et l’Assemblée des Habitants de Malvinas en Lutte pour la Vie, et a réussi à survivre malgré les menaces proférées par le gouvernement provincial et le syndicat de la construction. Le soutien et la sympathie montrés par la population de Malvinas Argentinas à l’égard de la résistance ont poussé la justice à prendre la décision de paralyser les travaux ce 9 janvier dernier.

    Ce sont toujours de petits groupes qui lancent le combat, sans se soucier du « rapport de forces », mais plutôt de la justice de leurs actions. Ensuite (quelquefois bien plus tard), l’État finit par reconnaître que ces critiques sont fondées. Plus tard encore, ceux qui étaient considérés comme des criminels se transforment en héros, y compris aux yeux de ceux qui les réprimaient. Pour moi, le plus important est le changement culturel, la diffusion de nouvelles manières de voir le monde, et c’est ce que montre l’histoire des luttes sociales.

    Bien avant que les lois ségrégationnistes des États-Unis ne soient abolies, la discrimination avait déjà été vaincue dans les faits. Le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une femme ordinaire, refusa de s’asseoir sur les sièges réservés aux Noirs dans l’autobus et s’assit sur un des sièges réservés aux Blancs. Elle fut arrêtée pour avoir enfreint la loi de Montgomery (Alabama). Son exemple fut suivi par des dizaines de personnes, tout comme des dizaines de personnes l’avaient précédée. C’est parce qu’il en a entraîné beaucoup d’autres que son acte de désobéissance a eu autant d’impact.

    En 1960, Franklin McCain, un militant noir de 73 ans résidant en Caroline du Nord, s’assit un soir avec trois amis au comptoir d’une cafétéria de la chaîne Woolworth, dans la ville de Greensboro. Or, cet endroit était réservé exclusivement aux Blancs. Ils commandèrent du café et attendirent toute la journée, mais ne furent jamais servis. Ils revinrent le lendemain, malgré les insultes des Blancs et les menaces des policiers. À la fin de la semaine, ils étaient des centaines et l’action s’était étendue à des dizaines d’autres villes. La chaîne Woolworth se vit obligée d’autoriser l’entrée aux Noirs. Mais ce n’est qu’entre 1964 et 1965 que l’État fut forcé de supprimer les lois de discrimination raciale, sous un gouvernement que, compte tenu des paramètres actuels (et en gardant en tête qu’il s’agit là des États-Unis), nous pourrions qualifier de « progressiste ».

    C’est là, selon moi, l’un des enseignements les plus importants que nous laisse la victoire de la population de Malvinas Argentinas contre Monsanto. Nous devons mener nos actions de la manière la plus intelligente et lucide possible, pour que les gens se sentent concernés et puissent les mener à bien. Il faut déclencher des actions simples, pacifiques, qui mettent au jour les problèmes auxquels nous devons faire face, comme par exemple s’asseoir à la place que nous voulons dans le bus, et non là où on nous l’impose, ou encore camper aux portes d’une des multinationales les plus puissantes du monde.

    Ce qui s’ensuivra ne dépend plus de nous. Le soutien, la sympathie et la participation à la protestation, de quelque manière que ce soit, d’une partie significative de la population dépendent de facteurs que personne ne peut contrôler et pour lesquels il n’existe pas de tactiques ou de recettes préétablies. Du point de vue du mouvement social et des changements qui sont nécessaires, nous ne pourrons pas vaincre l’extractivisme en demandant à l’État de légiférer. C’est lorsque ce modèle aura été vaincu politiquement et culturellement que les lois suivront.

    Il est évident qu’au-delà de leur orientation concrète dans chaque pays, les gouvernements de la région s’appuient sur l’extractivisme. Mais c’est à nous, les gens ordinaires, de nous organiser afin de vaincre ce modèle grâce à des milliers de petites actions comme celles menées par les « Mères de Ituzaingó », et maintenant par les membres du campement de Malvinas Argentinas.

    Raúl Zibechi,

    journaliste urugayen, écrit pour Brecha et La Jornada et est l’un des collaborateurs d’ALAI.

    Alai-Amlatina. Équateur, le 1er janvier 2014. http://alainet.org/active/70496

    Traduit de l’Espagnol pour El Correo par Eva Tanquerel

    SOURCE: El Correo

     

     


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  • L’Amérique latine dans la géopolitique du " spectre complet " des USA : Contrôle et militarisation du territoire latinoaméricain par les États-Unis

    Depuis 1998-2000, après une révision complète large et exhaustive des affaires militaires au cours des 50 dernières années, et en gardant en vue la planification stratégique correspondant aux défis, menaces et conditions du siècle à venir, le Commandement Conjoint des Etats-Unis a émis un document conceptuel qui résume les expériences, objectifs, risques, capacités et savoirs,  et cela dans le but d’opérer une réorientation des trajectoires, mécanismes et variantes de la consolidation des Etats-Unis en tant que leader indispensable, en tant que puissance hégémonique indiscutable.(Joint 1998 et 2000)

    Plusieurs porte-parole du Département d’État et de la Défense signalèrent qu’il s’agissait d’une opportunité historique, en grande mesure à cause de la faillite du camp socialiste, grâce à laquelle les Etats-Unis avaient la possibilité et les moyens pour construire un leadership planétaire total et ils présentèrent leur plan stratégique pour qu’il en soit ainsi. 

    Répartition et contrôle du monde 

    La délimitation territoriale de la planète s’est faite selon 5 régions qui la couvrent entièrement et qui se trouvent actuellement sous le contrôle de chacun des cinq différents Commandements des forces armées étasuniennes.[1] Peu de temps après, en 2001, après les événements des Tours Jumelles à New York, le Commandement Nord s’est ajouté la charge d’assurer directement une sécurité interne qui couvre non seulement son propre territoire mais toute la surface de l’Amérique du Nord. Il est important de signaler, qu’à présent au bout d’une décennie, neuf Commandements ont été créés[2], garantissant un contrôle plus détaillé des terres, mers, glaciers et populations que compte la planète Terre dans son ensemble.

    La géographie de mise sous discipline globale.

    Des équipes de spécialistes à leur tour, travaillèrent à l’identification des problématiques différenciées dans le champ de la mise sous discipline en termes géopolitiques et ils déterminèrent une caractérisation qui distingue trois grandes régions (Barnett, 2004), envers lesquels sont élaborées des politiques différentes.

    1. Les alliés. La région développée regroupée en organisations de gestion internationale et engagée dans l’établissement et l’accomplissent des normes de sécurité qui assurent la bonne marche du système et le respect et la protection de la propriété privée.

    2. L’ère de risque ou ingouvernable. Un large groupes de pays incluant des zones maritimes et qui est reconnue comme « fracture critique » dans laquelle il y a en permanence des risques de d’explosions, d’insubordination face aux règles établies par les organisations internationales comme l’Organisation Mondiale du Commerce(OMC), le Fond Monétaire International(FMI) et la Banque Mondiale, de rébellion contre le mode de gestion des controverses entre Etats et entreprises transnationales (ETN) par le Centre International de Règlement des Différents Relatifs aux Investissement (CIADI), d’indiscipline en terme de gouvernabilité, etc.

    (...)

    Article complet sur: http://www.elcorreo.eu.org/La-domination-du-spectre-complet-en-Amerique-et-dans-le-monde

    ou sur: http://www.mondialisation.ca/une-grande-menace-plane-sur-lensemble-des-ameriques/5367529

     

     


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  • 8 février 2014

    L'an dernier, le gouvernement bolivien a expulsé du pays deux organisations d'aide au développement. Atteinte à la démocratie ou vrai problème ?

    Evo Morales prudent face à certaines ONG

    Une question de dignité

      Le 20 décembre dernier, le gouvernement de Bolivie annonçait l'expulsion de l'ONG danoise Ibis. Dans les trois mois, celle-ci devra clôturer tous ses projets dans le pays. Au mois de mai précédent, le gouvernement bolivien avait déjà banni du pays USAID, la grande ONG étatsunienne.

     

    On sait que l'organisation Ibis travaille avec des mouvements indiens opposés au gouvernement (1). Selon le gouvernement, l'ONG danoise est expulsée parce qu'elle sème la division au sein des organisations sociales boliviennes. « Ibis doit quitter la Bolivie parce que nous détenons des preuves de son ingérence politique. Sa conduite inacceptable cherchait à influencer des organisations d'aide sociale dans le but de les diviser et de les orienter vers le conflit ».

     

    Le President Evo Morales n'est pas disposé à accepter des tentatives de déstabilisation par des organisations non-gouvernementales. « C'est une question de dignité pour le peuple bolivien, nous ne permettrons pas qu'une ONG utilise ses fonds pour comploter contre la démocratie et le gouvernement national ».

     

    Selon Morales, « les Boliviens ont le droit constitutionnel de faire de la politique, mais pas de magouiller avec les capitaux étrangers. Certaines ONG viennent ici pour conspirer. Elles financent des opposants et nous traitent comme si nous étions incultes. Elles nous regardent de haut comme le feraient tout dominant ou toute grande puissance. Nous ne le tolérerons pas ».

     

    Morales a de la considération pour le travail positif effectué par les ONG. Elles soutiennent et coordonnent notamment les efforts des administrations municipales pour promouvoir le développement social. Pareille collaboration est soutenue et cautionnée par le gouvernement. (2)

     

    Elargir le cadre


    Morales perd-il son sang-froid, ou bien s'agit-il ici de tout autre chose ? Pour en juger, il est utile de se situer dans une perspective plus large.

    (...)

    La suite de l'artile sur: http://www.michelcollon.info/Evo-Morales-prudent-face-a.html?lang=fr

     

     

     


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  •  

    Le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur ont fait des nationalisations un instrument clef de leur politique visant l’émancipation.

     
     

    L’arrivée des forces politiques de gauche au gouvernement des pays de l’Amérique latine ont signifié un coup d’arrêt à deux décennies de politiques néolibérales d’ajustement structurel inspirées par le Fonds monétaire international (FMI). Ces politiques ont livré les ressources naturelles de ces pays, jusque-là sous contrôle de l’État, aux compagnies transnationales.

    Le Venezuela
    C’est le Venezuela qui a eu le plus recours aux nationalisations de secteurs très diversifiés : d’abord le pétrole, qui formellement n’avait jamais cessé d’être sous le contrôle de l’État, a été livré aux transnationales qui ont pris en main
    l’exploration et l’exploitation. La nouvelle Constitution de 1999 et les lois promulguées en 2001 ont redonné à la compagnie nationale PDVSA son statut d’entreprise publique à part entière. Actuel­lement, PVDSA exploite en partenariat avec des transnationales les ressources pétrolières du pays, l’État qui détient 51 % des entreprises mixtes et les transnationales payent des royalties de 20 % pour l’exploitation du gaz et de 30 % pour le pétrole en plus d’un impôt de 50 % sur leurs revenus. Ces contributions servent au financement direct des différents projets de développement humain et contribuent au budget de l’État. Après sa réélection en 2006, Hugo Chavez a nationalisé les raffineries installées dans la frange de l’Orinoque, puis des entreprises dans la sidérurgie et dans la distribution d’électricité. Il a pris 90 % des actions de CANTV (télécommunications) et, en vue des grands projets de construction de logements, il a nationalisé l’industrie du ciment. Certaines industries de production d’aliments sont passées sous le contrôle de l’État en réponse aux rétentions et hausses injustifiées des prix.

    La Bolivie
    La Bolivie a pris le contrôle de ses hydrocarbures (gaz) en 2006 après des grandes luttes qui ont contribué à mobiliser le pays en faveur de la candidature d’Evo Morales. Les compagnies étrangères qui, jusque-là, laissaient au pays 18 % des profits réalisés laissent aujourd’hui 82 % des profits. La gestion des pensions a été reprise à BBVA ainsi que la distribution d’électricité contrôlée par REE et Iberdrola, trois compagnies espagnoles.

    L’Equateur
    En Équateur, le pétrole apporte plus d’un tiers du budget de l’État. Comme dans les autres pays, l’exploitation des hydrocarbures était formellement contrôlée par l’État mais la Constitution de 1998 a ouvert la possibilité de privatiser les services et les biens publics. L’élection en 2006 de Rafael Correa à la présidence de la République a redonné un rôle central à l’État et les ressources pétrolières ont été considérées comme stratégiques pour l’économie et doivent être sous le contrôle exclusif de l’État. Comme dans les autres pays progressistes des Andes, les ressources naturelles sont protégées par la Constitution et ne peuvent en aucun cas être privatisées. Leur utilisation et exploitation sont soumises aux décisions du parlement. En 2007, le gouvernement a taxé à 99 % les transnationales qui dépassaient les quotas accordés dans les contrats. L’espagnole Repsol a résisté pendant deux ans et a fini par payer les 444 millions dus en impôts. La française Perenco a préféré céder ses actifs à une autre compagnie. En 2010, le gouvernement a transformé les contrats de participation signés avec les transnationales en contrats de prestation des services. Elles ne tirent plus un bénéfice direct du pétrole et sont payées, selon les services rendus, à un tarif unique laissant à l’État 100 % de la production. En échange elles ont vu leurs impôts passer de 44 % à 25 %.

    L’Argentine
    En Argentine, les nationalisations ne font pas partie des politiques menées par un gouvernement qui se donne pour objectif la mise en place d’un capitalisme national et moderne. Pourtant, le président Nestor Kirchner n’a pas hésité à nationaliser les transnationales qui ne respectaient pas les contrats signés, soit en refusant de réinvestir dans le pays leurs bénéfices, soit parce que les services rendus n’étaient pas de la qualité promise. Ainsi, Thales (spectre radio-électrique) a dû quitter le pays de même que Suez qui avait la distribution de l’eau et l’assainissement du grand Buenos Aires. En pleine crise financière, Cristina Fernandez, qui lui a succédé, a fait voter par le parlement le transfert des 26 milliards de dollars des fonds de pension privés vers un système public de retraites mettant sous protection 5 millions de retraités. En 2012, l’État a pris la majorité des actions de YPF, filiale de Repsol, sous les protestations du gouvernement espagnol qui a exigé de l’Union européenne des mesures de rétorsion.

    Les nationalisations font partie de formes nouvelles d’appropriation qui existent dans les pays d’Amérique latine et qui contribuent à la diversification de leurs économies : propriétés communales comme en Bolivie, coopératives et usines récupérées par leurs salariés au Venezuela.

    Les nationalisations sont un acte politique fort de souveraineté populaire face aux grandes puissances. Elles apportent des moyens pour le développement humain. Pour autant, elles posent la question de la diversification des matrices énergétiques et le défi de l'industrialisation pour que ces pays ne soient plus les pourvoyeurs de matières premières des pays dominants.  

    *Obey Ament est responsable Amérique
    latine du secteur International du Conseil
    national du PCF.

    La Revue du projet, n° 27

    Source: Médiapart


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  • Nous, chefs d’Etat et de Gouvernement d’Amérique latine et des Caraïbes, réunis à La Havane (Cuba), lors du deuxième Sommet de la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC), tenu les 28 et 29 janvier 2014,

    Désireux de concrétiser les engagements que nous avons contractés en 2013, y compris ceux qui sont issus des réunions des ministres des Affaires étrangères, des réunions de coordonnateurs nationaux et des réunions sectorielles, et nous basant sur les principes fondateurs de notre Communauté,

    Décidons des actions suivantes :

            I.            SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION, ET ÉLIMINATION DE LA FAIM ET DE LA PAUVRETÉ

    Atteindre des résultats concrets qui se traduisent par des améliorations significatives de la qualité de la vie de nos peuples, qui visent à l’élimination de la pauvreté, en particulier de la pauvreté extrême, qui garantissent la sécurité alimentaire et la nutrition, selon une approche sexospécifique et dans le respect des habitudes alimentaires, qui permettent de surmonter les problèmes de sécurité alimentaire et de nutrition, afin d’éliminer la faim et de matérialiser l’exercice du droit à l’alimentation, surtout pour tous les secteurs vulnérables.

    1.       Organiser au deuxième semestre de 2014 la Deuxième Réunion des ministres chargés du développement social et de l’élimination de la faim et de la pauvreté, afin de garantir le suivi indispensable de la Première Réunion des ministres et autorités chargés du développement social et de l’élimination de la faim et de la pauvreté, tenue à Caracas (Venezuela) les 22 et 23 juillet 2013.

     

    (...)

    texte complet sur http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/01/iieme-sommet-de-la-celac-a-la-havane-retour-en-force-de-lequilibre-du-monde-de-bolivar-et-de-marti/

     

    ou bien sur le site de Mémoire des Luttes en PDF: http://www.medelu.org/Declaration-finale-du-IIe-Sommet

     

     

     

     


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  • Mesdames et Messieurs les Chefs d’État ou de Gouvernement d’Amérique Latine et des Caraïbes,

    Distingués Ministres des Affaires Étrangères et invités,

    Au nom du peuple et du Gouvernement de Cuba, je vous souhaite la plus cordiale bienvenue et un séjour agréable. Pour nous, c’est un grand honneur et une sincère raison de reconnaissance que de compter sur la présence de vous tous à ce sommet de « Notre Amérique », convoqué en cette date qui coïncide avec le 161e anniversaire de la naissance de José Martí.

    Nous regrettons profondément l’absence physique d’un des plus grands leaders de notre Amérique, l’inoubliable Président du Vénézuéla, Hugo Rafaél Chávez Frías, fervent promoteur et infatigable combattant pour l’indépendance, la coopération, la solidarité, l’intégration et l’unité latino-americaines et des Caraïbes et pour la création même de cette Communauté. Je vous demande une minute de silence à sa mémoire.

    Distingués Collègues : La période écoulée depuis le précédent sommet de la CELAC a été complexe, mais elle a porté des fruits.

    Les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes avons eu à relever de nombreux défis. La crise a continué de toucher l’économie mondiale ; les dangers que court la paix continuent à être présents dans plusieurs parties du monde et des nations sœurs ont été victimes de menaces, de mesures coercitives unilatérales, ont été attaquées devant des cours de justice internationales à cause des mesures légitimes adoptées pour la défense de leur souveraineté.

    Cependant, nous avons été capables de continuer à avancer dans la construction de la CELAC et d’assurer l’application des décisions que nous avions prises à Caracas et à Santiago du Chili. Peu à peu, nous sommes en train de créer une Communauté des États Latinoaméricains et des Caraïbes qui, aujourd’hui, est internationalement reconnue comme la représentante légitime des intérêts de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Nous avons également rapproché nos positions et, en dépit de différences inévitables, est en train de se développer un esprit de plus grande unité dans la diversité ce qui doit constituer notre but ultime.

    Comme je l’ai dit à Santiago du Chili, « nous savons que parmi nous il y a des opinions différentes et même des différences, mais la CELAC s’est imposée, comme couronnement d’un patrimoine de deux cents ans de lutte pour l’indépendance et elle se fonde sur une profonde communauté de buts. Par conséquent, la CELAC n’est pas une suite de simples réunions ni une série de simples coïncidences programmatiques, mais une vision commune de la Grande Patrie latino-americaine qui se doit tout entière à ses peuples. »

    Il faut que devienne une priorité la création d’un espace politique commun dans lequel nous puissions avancer pour garantir la paix et le respect entre nos nations, dans lequel nous devons être capables de surmonter les obstacles objectifs et ces autres obstacles que certains s’efforceront de dresser devant nous, intentionnellement, un espace dans lequel nous puissions utiliser nos ressources en toute souveraineté et pour le bien-être commun et mettre les capacités scientifiques et techniques au service du progrès de nos peuples, un espace dans lequel nous appliquions des principes intangibles tels que l’autodétermination, la souveraineté et l’égalité souveraine des États.

    Ce n’est que comme cela que nous parviendrons à faire cesser cette affirmation que l’Amérique Latine et les Caraïbes sont la région du monde où règne la plus grande inégalité.

    La présidence cubaine pro tempore de la CELAC s’est précisément appliquée à poursuivre ce but et cela explique que le thème central de notre sommet soit « La lutte contre la pauvreté, la faim et l’inégalité ».

    Il est vrai qu’au cours de ces années passées il y a eu des avancées, mais elles ont été lentes, partielles et instables. Selon la CEPAL à qui va notre gratitude pour sa collaboration permanente avec la Présidence cubaine et selon les cinq études qu’elle a effectuées dans le cadre de cette collaboration, en Amérique Latine et les Caraïbes, le taux de pauvreté s’élève, en 2012, au minimum à 28,2 % de la population, soit 164 millions de personnes, et le taux de pauvreté extrême à 11,3 %, soit 66 millions d’habitants. Mais ce qui est le plus préoccupant c’est la pauvreté enfantine qui touche 70,5 millions d’enfants et d’adolescents et, parmi eux, 13,3 millions connaissent l’extrême pauvreté.

    Les 10 % les plus riches de la population latino-americaine reçoivent 32 % de la totalité des revenus alors que les 40 % les plus pauvres n’en reçoivent que 15 %.

    Les peuples de l’Amérique Latine et des Caraïbes exigent et ont besoin d’une distribution plus équitable des richesses et des revenus, de l’accès universel et gratuit à une éducation de qualité, du plein emploi, de meilleurs salaires, de l’éradication de l’analphabétisme et de l’établissement d’une véritable sécurité alimentaire, de systèmes de santé pour la totalité de la population, du droit à un logement digne, à l’eau potable et à l’assainissement.

    Tous ces objectifs sont à notre portée et leur réalisation mesurera le progrès de notre région.

    Nous possédons toutes les conditions pour retourner cette situation actuelle. Outre un peu plus de 15 % de la surface totale des terres émergées mondiales et 8,5 % de la population mondiale, notre région compte un pourcentage appréciable des réserves minières non renouvelables les plus importantes, un tiers des réserves en eau douce, 12 % des surfaces cultivables, le plus grand potentiel au monde pour la production de denrées alimentaires et 21 % des forêts naturelles. Et cette richesse, précisément, doit devenir le moteur pour l’élimination des inégalités. Notre impératif et notre défi c’est d’être capables de transformer ce capital naturel en capital humain, en infrastructure économique et en diversification de la base productive et exportatrice, de telle sorte qu’elle contribue de façon décisive à un authentique processus de développement.

    Un des problèmes dont nous pâtissons, en Amérique Latine et les Caraïbes, c’est que nous n’avons pas traduit les périodes de prix élevés des ressources naturelles que nous exportons en processus de développement économique à long terme de sorte que cela permette de réduire réellement la pauvreté et d’élever le revenu par habitant de nos populations.

    Pour y parvenir, il nous faut exercer pleinement notre souveraineté sur nos ressources naturelles et programmer des politiques appropriées dans nos relations avec l’investissement étranger et avec les multinationales qui opèrent dans les pays de la CELAC.

    On ne peut nier les bénéfices de l’investissement étranger direct pour les économies de la région et les bénéfices que procurent les injections de capitaux des multinationales qui opèrent en Amérique Latine et les Caraïbes, mais nous oublions que la croissance démesurée des profits qu’elles en tirent, multipliés par 5,5 au cours de ces 9 dernières années, affecte leur impact positif sur la balance des comptes de nos pays.

    En matière d’éducation, la région affronte des écarts significatifs tant en termes d’accès que de qualité, en même temps que perdure l’analphabétisme fonctionnel, même s’il est vrai que des différences entre pays sont importantes. S’il est vrai qu’on a pu mettre en avant des progrès dans la région en ce qui concerne l’accès à l’éducation primaire, les informations de la CEPAL et de l’UNESCO établissent clairement que cet accès et la qualité de la formation du personnel enseignant sont très étroitement liés au niveau des revenus.

    La situation est plus préoccupante dans l’enseignement secondaire, non seulement parce que 50 % des jeunes entre 20 et 24 ans n’ont pas terminé leur second cycle, mais parce que seulement 21,7 % des jeunes des couches les plus pauvres de cette classe d’âge ont fini ce cycle secondaire. Par contre, 78,3 % de leurs homologues des couches sociales les plus riches ont terminé leur second cycle. C’est-à-dire qu’un écart de 56,6 points séparait, en 2010, les deux groupes.

    S’agissant de l’éducation universitaire, la situation est encore plus complexe puisque, selon des estimations de la CEPAL, seulement un tiers des jeunes entre 18 et 24 ans étaient inscrits à l’université.

    Nous disposons de toutes les possibilités, de toutes les ressources et de toutes les méthodologies pour éradiquer l’analphabétisme de la surface de l’Amérique Latine et des Caraïbes. Il nous faut avoir la volonté politique et donner à nos populations la possibilité d’accéder, sans exceptions ni inégalités, à tous les niveaux d’éducation. Rien de ce que nous envisageons de faire ne sera possible sans des peuples éduqués et cultivés. Les différences de niveaux de développement des divers secteurs sociaux et productifs de nos pays sont, en outre, un facteur positif pour la complémentarité et l’intégration de leurs économies et leur coopération. Il nous faut établir un nouveau modèle de coopération régionale et internationale. Dans le cadre de la CELAC, nous avons la possibilité de construire notre propre modèle adapté à nos réalités, fondé sur les principes du bénéfice mutuel et de la solidarité, un modèle qui prenne en compte les meilleures expériences développées au cours de ces dernières années par les États de la région et par les organisations d’intégration latino-americaines et des Caraïbes, comme mercosur, alba, petrocaribe, unasur, caricom, sica et autres qui, tout au long de ces années, ont déjà tracé la voie. Par ailleurs, nous ne pouvons pas oublier que les Petits États Insulaires en Développement des Caraïbes ont besoin d’une attention spéciale à leurs problèmes particuliers qui se sont aggravés en raison des effets de la crise mondiale et du changement climatique qui, s’il est vrai qu’ils nous touchent tous, ont un impact encore plus grand sur les pays des Caraïbes dont les économies ont chuté ou ont grandi moins que la moyenne de la région, en 2012.

    L’impact de la crise économique de 2008-2009 a été particulièrement rude dans cette sous-région et elle a coûté aux petites îles, en moyenne, 13,2 % de leur PIB. Les conséquences des désastres naturels particulièrement catastrophiques a également eu une incidence dans cette situation.

    Par conséquent, c’est une obligation morale pour la communauté internationale et pour nos nations de continuer à contribuer au développement intégral de la République de Haïti au moyen d’actions concrètes de coopération solidaire et sur la base de ses besoins spécifiques et de ses priorités nationales.

    Une tache importante est devant nous, pays de la CELAC, durant cette année à venir : celle de travailler en étroite collaboration à la préparation du programme de développement Post-2015 et de veiller à ce que soient évitées les erreurs qui ont marqué la conception des Objectifs de Développement du Millénaire.

    Honorables Chefs d’État et de Gouvernement :

    Indépendamment de nos progrès, nous continuons de vivre dans un monde gouverné par un ordre international injuste et ségrégatif dans lequel se perpétuent les menaces pour la paix et les ingérences venues de l’extérieur.

    Nous ne pouvons pas oublier la longue histoire des interventions dans nos affaires intérieures, les invasions militaires et les sanglants coups d’État. Les soi-disant centres de pouvoir ne se resignent pas à la perte de leur contrôle sur cette région riche, pas plus qu’ils ne renonceront jamais à essayer de détourner le cours de l’Histoire dans nos pays pour récupérer l’influence perdue et exploiter nos ressources.

    En 1999, alors que le camp socialiste avait cessé d’exister, l’OTAN modifia sa doctrine stratégique pour intervenir face à de supposées menaces mondiales de manière offensive, hors du territoire des États membres de l’Alliance, dans ce qu’elle appela « la périphérie euroatlantique ». Au sommet Union — Européenne/Amérique Latine et Caraïbes qui se tint peu après, à Rio de Janeiro, le leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, posa la question suivante : fallait-il conclure que notre région était comprise dans cette « périphérie » et qu’elle était soumise à cette doctrine de plus en plus agressive et dangereuse ? Cette question n’a toujours pas reçu de réponse à ce jour, 15 ans après.

    L’an dernier, a été révélée l’existence d’un système mondial d’espionnage des communications par le gouvernement des États-Unis, programme qui a pour cibles, sans discrimination aucune, des Chefs d’État et de Gouvernement, des Organisations Internationales, des partis politiques, des entreprises et des citoyens, aussi dans notre région, et cela en flagrante violation du Droit International et de la souveraineté des Nations.

    Un autre sujet qui provoque une grande préoccupation en raison de ses potentialités pour déchainer des conflits internationaux c’est l’emploi secret et illégal, de la part d’individus, d’organisations et d’États, des systèmes informatiques d’autres nations pour agresser des pays tiers. Quelques gouvernements ont même mentionné la possibilité de répliquer à ces attaques par les armes conventionnelles. Le seul chemin pour prévenir et faire face à de telles menaces d’un type nouveau c’est la coopération étroite entre tous les États, tout comme cela est indispensable pour éviter que le cyberespace ne devienne le théâtre d’opérations militaires.

    Nous saluons par conséquent l’initiative prise par le Brésil d’organiser à Sao Paulo, en avril 2014, la Reunion Multi sectorielle Mondiale sur le thème : Gouvernance d’Internet.

    Comme preuve de son inébranlable engagement en faveur du désarmement nucléaire et pour la Paix, l’Amérique Latine a été la première au monde à se déclarer, par le Traite de Tlateolco, Zone Libre d’Armes Nucléaires, mais nous devons aller plus loin. La paix et le développement sont interdépendants et inséparables. Il ne peut y avoir de paix sans développement ni de développement sans paix. C’est pourquoi nous avons proposé de proclamer notre région zone de Paix destinée à rejeter à jamais la guerre, la menace et l’usage de la force, zone dans laquelle les différents entre nos nations seront résolues par nos propres soins et par voie pacifique, par la négociation et conformément au Droit International.

    Nous réitérons notre totale solidarité à la République d’Argentine dans sa volonté de récupérer les îles Malouines, La Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud et leurs espaces maritimes. De même que nous repoussons toute tentative d’exploiter, avant qu’un accord n’ait été trouvé, les ressources naturelles de ces territoires, y compris leurs sous-sols, et nous lançons un appel au Royaume-Uni pour qu’il accepte le dialogue et la négociation exactement comme le gouvernement argentin en a fait la demande.

    Comme l’a écrit la poetesse portoricaine Lola Rodriguez de Tío, « Cuba et Porto Rico sont les deux ailes d’un seul oiseau » et c’est pourquoi je réaffirme que notre communauté sera incomplète aussi longtemps que restera inoccupé le siège de Porto Rico, nation sœur de caractère éminemment latino-américain et caribéen qui pâtit d’une situation coloniale.

    Nous renouvelons notre solidarité au peuple et au gouvernement de l’Équateur qui sont victimes, de la part de multinationales, de menaces de procès devant des tribunaux que guide la cupidité et une vision politique néocolonialiste.

    J’adresse mes remerciements pour toutes les marques de solidarité reçues en réponse au blocus criminel qu’imposent à mon pays, depuis plus d’un demi-siècle, l’injuste inclusion, par le Département d’État des États-Unis, de Cuba dans la liste des pays qui protègent le terrorisme.

    Honorables collègues :

    Avec tous mes vœux de succès dans les délibérations que nous allons mener et ayant à l’esprit l’énorme responsabilité qui est la notre envers l’unité de notre région, je déclare officiellement ouvert le Second Sommet de la Communauté des États Latino-américains et des Caraïbes.

    Je vous remercie.

    (traduction Manuel Colinas)

     

    Source: Cuba Si France Provence

     

     

     

     

     


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