• En Amérique latine, l’ère des coups d’Etat en douce

    Source: Le Monde Diplomatique - août 2014- dans les kiosques

    Bolivie, Equateur, Honduras, Paraguay, Venezuela...

     

    Habituée aux putschs, l’Amérique latine est redevenue, après l’hiver des dictatures, un laboratoire d’expérimentations politiques à gauche. Mais, désormais, les Etats-Unis et leurs alliés ont appris à renverser — ou tenter de renverser — sans trop d’effusions de sang les gouvernements qui les dérangent.

    par Maurice Lemoine
     

    Miami, 23 septembre 2010. Dans les locaux du luxueux Bankers Club et sous les auspices de l’Institut interaméricain pour la liberté et la démocratie, l’anticastriste radical Carlos Alberto Montaner introduit la conférence « L’effondrement des modèles du socialisme du XXIe siècle ». Dans l’assemblée, on remarque quelques exilés équatoriens très connus : M. Mario Ribadeneira, ex-ministre du gouvernement de M. Sixto Durán Ballén (1992-1996) — l’apogée du néolibéralisme à Quito — ; M. Roberto Isaías, qui a fui la justice après avoir causé la faillite frauduleuse de sa banque, Filanbanco, la plus grande du pays ; l’ex-colonel Mario Pazmino, directeur du service de renseignement de l’armée, destitué en 2008 par le chef de l’Etat Rafael Correa pour ses liens un peu trop étroits avec la Central Intelligence Agency (CIA).

    Orateur du jour, l’ex-colonel puis président équatorien Lucio Gutiérrez, chassé du pouvoir par une rébellion populaire le 20 avril 2005, dénonce les visions millénaristes et mystiques des socialistes, leur marxisme en capilotade, leur populisme dangereux. Il prédit l’arrivée d’un nouvel âge de bonheur et de progrès. Sous réserve, bien sûr, qu’on respecte certaines conditions... « Pour en terminer avec le socialisme du XXIe siècle, il faut en finir avec Correa ! » C’est dit ; c’est même enregistré. Tout comme le tonnerre d’applaudissements qui salue l’intervention.

    Une semaine plus tard, dans la nuit du 29 au 30 septembre 2010, à Quito, dans l’un des vingt et un salons du Swissotel, une réunion des membres de l’opposition se prolonge jusqu’à 3 heures du matin. A 7 heures, sur la chaîne télévisée Ecuavisa, l’émission « Contact direct » reçoit M. Galo Lara. Face à la caméra, ce dirigeant du parti Société patriotique (SP) évoque la loi de service public que vient d’approuver l’Assemblée nationale. Elle concerne diverses catégories de fonctionnaires, dont les policiers. Elle met fin à une série de privilèges : bonifications, primes pour la remise de médailles et de décorations, cadeaux de Noël, etc.

    En contrepartie, (...)

                      La suite sur: Le Monde Diplomatique 

     
     

     


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